Le reformer

En France, pendant très longtemps on ne parlait pas de "reformer" ou de "cadillac"... mais de "la machine". Conçue dans les années 1920, cette méthode d'exercices et de vie est apparue en France vers 1960, introduite par Jérôme Andrews, assistant de Joseph Pilates et reprise par des danseurs français en particulier Françoise et Dominique Dupuy.

Développée à cette époque d'abord dans le milieu de la danse contemporaine, elle pénètre actuellement tous les métiers de la forme, sous l'influence des écoles et des formations anglaises et américaines.

A l'origine, dans les conditions carcérales et hospitalières de ses débuts, Pilates travailla avec les outils et le matériel qu'il avait sous la main, c'est-à-dire un lit, des ressorts, une chaise..., pour inventer une méthode d'éducation physique originale. Nommée contrology à ses débuts, elle se compose d'exercices précis visant à améliorer la force et la souplesse. Elle apporte au corps un équilibre naturel.

Améliorés, "civilisés" ces outils restent basés sur le même principe. Le plus universel s'appelle le "Reformer" qui permet de faire travailler :

  • la respiration, la visualisation, la concentration,
  • la synergie indispensable entre la respiration et le travail musculaire,
  • les appuis, l'endurance,
  • le corps dans sa globalité avec souplesse et fluidité,
  • l'extension et la détente de la musculature globale,
  • le travail en profondeur de toutes les parties du corps.

Ces appareils permettent un travail qui mobilise tout le corps en permanence et non seulement une partie. Ce n'est pas l'instrument qui conduit le travail mais par la résistance graduée qu'il produit, il permet au corps de se structurer, de progresser, en alliant à la fois, la respiration, le mouvement et la "symbolisation" du mouvement. Pilates affirme en permanence qu'un mouvement visualisé acquiert une efficacité beaucoup plus importante. Dans cette optique l'essentiel est la justesse du mouvement, la qualité plutôt que sa répétition.

La particularité des machines Pilates est qu'elles sont équipées de ressorts et non de poids, donc le corps travaille en résistance et non en force, ce qui réduit les risques de blessures tant au niveau des muscles que des articulations.

La majorité des exercices est faite en position horizontale ou assise évitant des efforts excessifs dangereux pour la colonne vertébrale ou les articulations.

Au-delà de son aspect technique d'outil, la machine intervient, également, comme une médiation. Médiation entre celui qui montre et celui qui fait, mais aussi médiation par rapport à soi-même, par rapport à l'image souvent erronée que nous avons de nous-mêmes de nos possibilités. Elle permet de retrouver des sensations nouvelles, de sentir des zones ou parties du corps, de les nommer et progressivement de commencer à travailler avec son corps et non plus contre lui.